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Pierre-Paul Rubens  (1548 - 1628)

Peintre célèbre et célébré de son vivant, il fut « Le Homère de la peinture » pour Delacroix, tandis que Les Phares, de Baudelaire, dans Les Fleurs du mal, commencent par : « Rubens, fleuve d’oubli, jardin de la paresse/oreiller de chair fraîche où l’on ne peut aimer/mais où la vie afflue et s’agite sans cesse/comme l’air dans le ciel et la mer dans la mer ».
Rubens eut en effet une carrière exceptionnelle, anversoise et internationale. Il est né en Westphalie, à Siegen, de parents flamands. Il effectua ses études à Anvers, notamment à l’école latine de Rombout Werdonck, où il acquit une véritable culture humaniste, grâce à l’étude des langues anciennes et au goût pour l’antique. Sa formation eut lieu chez plusieurs peintres, dont Otto Vaenius.
Dès 1598, Rubens est maître. En 1600, il part pour l’Italie. Allant à Venise, Rubens est attesté à Mantoue, au service des Gonzague, comme artiste et diplomate pendant plus de 8 ans.
Ces mission  diplomatique pour le Duc de Mantoue, lui permettent de se familiariser aussi bien avec les grands peintres du XVIe siècle qu'avec des artistes récents comme Caravage ou Annibale Carrache.
Retourné à Anvers en 1609, il épouse la même année Isabella Brant (qui mourra en 1626) et achète une propriété qui sera achevée en 1618 : ce somptueux bâtiment à l’italienne, abritant de riches collections d’art, est appelé le Rubenshuis.
Il mène une carrière à la fois artistique et diplomatique : en 1612, il peint une monumentale Descente de croix pour la cathédrale d’Anvers, œuvre magistrale par son harmonie coloriste et son rythme formel. En 1622, Rubens est appelé à Paris pour réaliser l'une de ses premières grandes entreprises en dehors des Flandres : commanditée par la veuve d'Henri IV, la galerie Médicis narre la vie de Marie de Médicis en croisant l'allégorie, la mythologie et l'histoire événementielle, ces 24 tableaux marquèrent durablement les peintres français de Le Brun à Delacroix en passant par Watteau, impressionnés par la force de la couleur et la vigueur plastique du cycle.

Œuvres sur le site

"Madonna con Bambino e S. Giovannino"
 Santa Maria del Giglio ou Zobenigo

 

Histoire de cette œuvre

Où trouver ses œuvres  à Venise

Santa Maria del Giglio ou Zobenigo

En 1630, il épouse Hélène Fourment, qui avait 16 ans alors que Rubens en avait 53…Malgré cette différence d'âge, c'est un mariage très heureux, amenant le peintre à s'orienter vers des sujets familiaux, Rubens se tourne aussi vers des scènes de genre, telle La Kermesse (Louvre, vers 1635-1638) où il reprend les thèmes paysans de Pieter Brueghel dans une œuvre pleine de verve et de mouvement qui évoquerait presque Les Flamandes de Jacques Brel...
Sa dernière mission diplomatique a lieu en 1633, auprès des États généraux de Hollande, avant de retourner à Anvers où il meurt en 1640.
L’influence de Rubens est immense : il est l’auteur d’un corpus considérable, comprenant 1500 œuvres dont un tiers d’esquisses, impliquant non seulement une grande capacité de production personnelle mais aussi un atelier extrêmement organisé avec de nombreux élèves, ainsi que des collaborateurs apportant leur concours pour tel ou tel élément de l'œuvre (Frans Snyders pour les animaux, Daniel Seghers pour les fleurs, etc...). A la fois chef-d'entreprise, peintre et diplomate, Rubens appartient à ces grands artistes du XVIIe siècle, tels Velàzquez et Le Brun, qui usent de leur génie pour atteindre les plus hauts rangs de la hiérarchie sociale.
Héritier de Titien, il inspira les plus grands coloristes européens, au point que son aura a fait basculer l'école française dans le triomphe de la touche vive autour de 1700. Il reste l’artiste qui a su synthétiser les influences italienne et flamande, par ses œuvres qui mêlent à l'idéalisation formelle chère à l'art transalpin, le goût du détail vrai propre à la culture nordique. Véritable poète de la chair, Rubens traduit dans la figure humaine toutes les passions, du sublime mystique à l'intimisme personnel.

Vecellio  : Benjamin Couilleaux  Visitez son blog : Art et Italie