"Arrive de bonne heure, m'avait dit Bernardo, la journée sera rude".
Donc nous voici dans l'avion de 7h30 à destination de Venise, pas vraiment réveillées. C'est aujourd'hui le troisième  samedi de juillet , et c'est la fête du Redentore.
L'origine de cette fête remonte à 1576  quand le Sénat promet une église au Sauveur s'il sauve la ville de la peste; ainsi fut fait  et les vénitiens construisirent cette église sur l'île de la Giudecca. Depuis, chaque année afin que tous puissent  aller faire leurs dévotions, un pont votif provisoire relie l'île de la Giudecca à la pointe de la Douane.

10 heures : nous descendons le canal de la Giudecca : le pont est bien là, inachevé semble-t-il, une grande brèche laisse passer le vaporetto. Les quais s'animent, les marchands de bonbons, nougats et ballons sont à pied d'oeuvre, on installe des lampions et de grandes marques à la craie sur les pavés  délimitent les places réservées  par les  riverains. Au pied de San Giorgio on fleurit une tribune qui semble devoir  être officielle.

Il est maintenant 12h30 et quelques gros  yachts avec à leur bord de jolies naïades s'arriment perpendiculairement aux quais, tandis que des bateaux  à voile hissent le grand pavois. La ligne 82 est scindée en deux navettes et la brèche du pont se retrécit , les tables et les chaises apparaissent.

Le soleil tape dur, l'air se raréfie et nous nous réfugions dans les calle du côté de l'Arsenal. Çà et là, sur les petits canaux, des jeunes gens décorent des petites barques de feuillage , de lampions et de ballons. Des effluves s'échappent par les fenêtres , on s'active dans les cuisines.
Face à l'église de la Pieta, la ligue du Nord propose son dîner dansant  à bord d'un motonave , des barges vont être transformées en dancing , le bassin se couvre peu à peu d'embarcations à travers  lesquelles l'ACTV se fraie un chemin tant bien que mal.

Le rendez-vous est à 18h, le pont est terminé et les barges portant les fusées prennent place aux endroits stratégiques.

"Vite, vite on embarque"....Nous sommes 8 et je compte 9 grosses glacières !!!! mais le plus difficile reste à faire:  trouver l'emplacement adéquat, ni trop  ceci , ni trop cela,  avec la vue dégagée, mais sans laisser trop d'espace pour ne pas être gênés ultérieurement, et une fois la place déterminée il faut bien sûr  la défendre farouchement,  mais le tout dans la joie et la bonne humeur , pour l'instant....On commence  à ne plus voir l'eau, tellement il y a de bateaux.