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Canova Antonio (1757 - 1822)

"What nature could but would not do
And beauty and Canova can!

Que pourrait mais ne fait point la nature
Que la beauté et Canova ont fait!"

Byron

Côté droit, important affaissement costal ayant entraîné de sérieuses lésions au diaphragme ...Voilà ce que relèvera l'autopsie du corps de Canova destiné à l'embaumement. Sa main droite (à l'Ateneo Veneto) et son coeur resteront à Venise, aux Frari, dans cette froide pyramide, souvenir de ses séjours à Rome et du monument funéraire de Caius Cestius qui ombrage les cendres de Shelley au cimetière acatollico de la porte Saint Paul. Pyramide déjà utilisée par le sculpteur pour la tombe de Marie-Christine d'Autriche, pyramide, enfin, prévue par l'artiste pour protéger les cendres du Titien, son voisin d'éternité.

Son corps sera abrité par le marbre du Temple qu'il dessine et offre (achevé en 1830, consacré en 1832) à Passano, la ville où il voit le jour, le mardi 1er novembre 1757.

Sa naissance coïncide avec la résurrection d’Herculanum et de Pompei.
L'Antiquité fouillée éloigne le baroque et favorise la naissance d'un mouvement néoclassique
dont il deviendra le maître incontesté en sculpture.

A la mort de son père, le petit « Tonin » est confié à son grand-père Pasino, tailleur de pierre. Il a quatre ans.
Ainsi initié très jeune à la taille du marbre, il étonne par son habilité
et un lion sculpté dans une motte de beurre lors d'un repas chez le sénateur Giovanni Falier décide ce dernier à placer l'enfant dans l'atelier du célèbre Giuseppe Bernardi à Pagnano d'Asolo.
C'est le début d'un fabuleux destin.

Les villes et les commandes s'enchaînent.
Venise et son premier commanditaire, le drôle d'abbé Farsetti.
Eurydice et Orphée pour la Villa Falieri. Dédale et Icare.
Rome, Thésée et le Minotaure, les monuments funéraires pour les papes Clément XIV et XIII, le buste de Pie VII, son plus fameux portrait.
Vienne et le mausolée de Marie-Christine.
Paris, Napoléon dévoilant au monde sa nudité antique et Pauline Borghese, divinité olympienne pour l'éternité.
Londres, Vénus et Icare.
Antonio Canova, de son vivant, goutte à la reconnaissance européenne.

Avec la gloire, les honneurs: inspecteurs des Antiquités et des Beaux-arts, curateur des Musées du Vatican (1803), ambassadeur de la Culture, chargé par le pape de recouvrer toutes les œuvres d'art dérobées par les troupes napoléoniennes(1815).
Grâce à son zèle, le Quadrige pourra reprendre sa course folle dos à la verrière de Saint Marc.
Mais les destriers de la Sérénissime ne sont pas seuls.
Le succès de ces restitutions est tel que Pie VII, pape élu à Venise, l'inscrit dans le livre des Nobles de Rome, marquis d'Ischia (province de Viterbe), et son successeur le pape Léon XII le fait entrer au Capitole.

Malgré cette gloire, l'homme n'a rien à envier à l'artiste. Il reste, selon ses proches, un être gentil, modeste et généreux offrant une bonne partie de son immense fortune aux pauvres et déshérités. Les artistes débutants ou dans le besoin ne sont pas en reste. Il fait ainsi don du revenu de son marquisat à l'Académie de Saint Luc et à l'éducation et à l'encouragement des jeunes artistes.

Célibataire et sans descendance, Antonio Canova remet définitivement la massette et la gradine à Venise, dans une chambre du palais de son ami Antonio Francesconi, propriétaire du Florian
Nous sommes le 13 octobre 1822, jour du Seigneur.

Sa dernière œuvre, le buste de son ami et biographe, le comte Cicognara.

La majorité de son œuvre est disséminée de par le monde: principalement à Saint Pétersbourg. Mais encore Paris, Rome, Vienne, Londres...
et Possano qui regroupe la majeure partie de ses plâtres...
Un merveilleux lien: www.museocanova.it

Stef*

Œuvres sur le site

 

Monument funéraire - aux Frari

Où trouver ses œuvres  à Venise

Museo Correr :
Les groupes de marbre Dédale et Icare (1778-1779) - Orphée et Eurydice( 1777) -  des tableaux un autoportrait, Amour et Psyché et le portrait inachevé d'Amedeo Svajer - de nombreux bas-relief et plâtres et maquettes galerie de Canova).

Museo Storico Navale :
La stèle en marbre d’Angelo Emo (1792-1795).

Palazzo Ducale :
Saint Georges, pierre.

Seminario Patriarcale :
Portrait de Gianmatteo Amadei, terre cuite.

Ca' Rezzonico :
Corbeille de fleurs et fruits, marbre (1772).

Museo Civico del Risorgimento :
Pie VI en prière, plâtre(1817).

Accademia :
Apollon, terre cuite (1778); deux pugilistes, terre cuite (1775) - la déploration du Christ, argile (1819).

Fondazione Querini Stampalia :
Letizia Ramolino Bonaparte, argile(1804).

Chiesa di santo Stefano :
Stèle funéraire du sénateur Giovanni Falier, son premier mécène, marbre (1805-1809).

Chiesa di San Marcuola :
Hermès, marbre.